novembre 17, 2014

Vivre de ses investissements

Les rentiers n’existent plus, place aux investisseurs ! Avec la faiblesse actuelle des taux d’intérêt et l’impôt de solidarité sur la fortune, il faut forcément prendre des risques pour obtenir du rendement. Titrez plutôt votre papier “Vivre de ses investissements” », s’exclame ce quadragénaire, ancien chef d’entreprise à la « retraite » depuis quelques mois. De plus en plus de cadres, de patrons, de sportifs et d’artistes s’arrêtent avant l’âge légal et ne correspondent plus à l’image d’Epinal du rentier inactif, près de ses sous et, surtout, âgé.

De l’intérêt d’anticiper

Mais pour vivre de ses « rentes », il faut préparer son projet très en amont et réunir la somme suffisante pour financer sa nouvelle vie. « Il devient de plus en plus difficile de vivre uniquement de ses rentes pour deux raisons : la baisse de la rentabilité des investissements, quelle que soit la classe d’actifs, et la hausse de la fiscalité sur ces mêmes investissements », prévient Vincent Dufly, directeur de FIP -Patrimoine. Car si arrêter de travailler entraînera une baisse de revenus, la majorité des candidats restera imposée chaque année à l’ISF (de 0,5 à 1,5 % du patrimoine). C’est pourquoi, constate Thierry Chouvelon, directeur de l’ingénierie patrimoniale à UBS France, « nos clients entrepreneurs qui ont vendu leur entreprise ne s’arrêtent pas de travailler : ils investissent dans l’immobilier, le vin, les marchés financiers… pour s’occuper et obtenir un rendement de leur capital ».

Arrêter de travailler reste tout de même possible. « Il y a trois paramètres à définir au préalable : le montant du revenu mensuel souhaité, le capital disponible, et l’allocation d’actifs pour obtenir le rendement voulu », explique Thierry Chouvelon. Plus le prétendant à la dolce vita souhaite s’arrêter tôt, plus cela lui coûtera cher. « Tout dépend du train de vie souhaité, mais il faut au moins un capital de 4 millions d’euros », calcule Christophe Burtin, directeur général de Bordier & Cie France.

Quel capital pour 2.500 euros par mois?

Le capital initial peut être moins important si le rentier décide de consommer son capital au fur et à mesure. Ainsi, pour obtenir un revenu mensuel de 2.500 euros pendant trente ans et avec une hypothèse de rendement – prudente– de 2 % par an, il suffira de 675.000 euros.

Le mécanisme le plus connu pour transformer son capital en revenus est celui de la rente viagère : la conversion d’un capital en une rente mensuelle versée à vie, calculée en fonction du montant cédé à l’assurance, de l’âge du rentier au moment du démarrage de la rente, et de son espérance de vie. Mais le capital investi est définitivement acquis à l’assureur : « Il vaut donc mieux ne pas transformer tout son patrimoine dans une rente viagère et de ne pas basculer trop tôt sous peine de recevoir une rente trop faible », conseille Christian Pruvost, directeur du développement assurance-vie de Natixis Assurances. « En revanche, avec un capital de 1 million et un début de rente à 70 ans, le rentier peut toucher 4 000 euros par mois jusqu’à la fin de ses jours. » Un plan d’épargne en actions (PEA), s’il a été souscrit ou transféré chez un assureur, peut être transformé en rente viagère, mais en raison du plafond de 150 000 euros sur les versements, la rente pourra n’être qu’un complément de revenus.

De l’intérêt de diversifier ses investissements

Pour les allergiques à la rente classique, il existe d’autres outils pour tirer des revenus de son capital en le conservant : dividendes des actions, plus-values de cessions, loyers… « La diversification est le maître mot », conseille Vincent Dufly. Car toutes les classes d’actifs connaissant des phases de hausse et de baisse, cela permet d’amortir les chutes. » Sur longue période, les marchés financiers assurent un rendement satisfaisant, mais ils peuvent subir une grande volatilité, comme nombre d’investisseurs l’ont expérimenté depuis quinze ans. Et la fiscalité viendra en plus rogner chaque année les dividendes et les plus-values des investisseurs.  « Nous conseillons de souscrire deux contrats d’assurance-vie ou de capitalisation : l’un, investi de -manière très prudente sur le fonds en euros, aura vocation à être consommé progressivement ; le -second sera géré de façon diversifiée, avec un objectif de performance plus élevée », détaille Christophe Burtin.

L’immobilier est aussi une source de revenus appréciée des investisseurs, que ce soit en direct avec des biens locatifs, ou à travers des parts de Société civile de placement immobilier (SCPI). Pourtant, l’investissement locatif est lui aussi moins rémunérateur que par le passé. Si les prix à l’achat ont flambé au cours de la dernière décennie, les loyers, eux, ont augmenté peu ou prou au même rythme que les revenus des ménages : selon l’observatoire Clameur, +3% par an en moyenne entre 2006 et 2013.

Attention aux impôts

En outre, la gestion d’un parc locatif demande du temps et de l’énergie : entretien, gestion, loyers impayés… Et la fiscalité peut devenir très lourde : sans précaution, avec l’alignement des revenus du capital sur ceux du travail, le propriétaire peut vite arriver au taux d’imposition de 64,5 %. Il faut donc utiliser les instruments les plus adaptés : « Loger les SCPI au sein d’un contrat d’assurance-vie et détenir de l’immobilier locatif par l’intermédiaire d’une société civile immobilière (SCI) soumise à l’impôt sur les sociétés, plus favorable que l’impôt sur le revenu », confie Christophe Burtin.

Autre piste, la location meublée professionnelle (LMP) : « Si on a cessé ses activités, il est assez facile d’obtenir ce statut fiscal, qui permet de déduire l’amortissement des impôts et qui affiche un rendement supérieur de 1 ou 2 points à celui de l’immobilier classique », rappelle Thierry Chouvelon.

Source Challenges.fr

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Philippe Agnelli


Philippe Agnelli est titulaire d'un master II en gestion internationale de fortune. Passionné d'immobilier et de solutions financières il à fondé le cabinet de gestion de patrimoine Signatures Patrimoine. N'hésitez pas à le contacter.

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