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février 14, 2022

Un nécessaire changement d’état d’esprit -Macroscope –

Le tournant restrictif de la Réserve fédérale américaine est aujourd’hui bien connu de tous. Celui de la Banque d’Angleterre continue de s’accentuer, avec une nouvelle hausse de 0,25% de son principal taux directeur. Près de la moitié des membres de son comité de politique monétaire avaient voté en faveur d’une double hausse de taux (+0,50%), sous-entendant que la banque centrale était en retard dans son rythme de normalisation.

 

Jusqu’ici, la Banque centrale européenne (BCE) était restée nettement plus accommodante. On n’attendait d’ailleurs que peu de chose de sa dernière réunion. Mais comme souvent, lorsque l’on n’attend rien d’une réunion de banque centrale, il y a finalement beaucoup à en dire. Alors que le communiqué initial réservait peu de surprises, la session de questions/réponses a surpris par son ton bien plus hawkishque prévu. Tout en confirmant que le scénario central restait celui d’une inflation qui se modérerait d’ici la fin de l’année, Christine Lagarde a abandonné le terme de « transitoire », souligné l’augmentation des risques sur l’inflation, une inflation qui pourrait rester plus élevée que prévu à court terme et d’ici la fin de l’année. La patronne de la BCE, qui a également insisté sur la robustesse du marché de l’emploi en zone euro, s’est exprimée sur la récente augmentation des primes de risque obligataires, n’estimant pas leur hausse récente très significative. Elle a par ailleurs reporté beaucoup de sujets à la réunion de mars, qui devrait être riche en annonces. Enfin, la présidente de la BCE n’est pas revenue sur son affirmation selon laquelle il était hautement improbable de voir une hausse des taux cette année.

 

Ainsi, s’il n’y a guère de nouveautés sur le plan des annonces, le changement de ton est, lui, notable. Il traduit une volonté de préparer les esprits à une politique monétaire moins accommodante à l’avenir. Pris par surprise, les marchés ont baissé à l’issue de cette réunion.
Pour autant, ce tournant restrictif n’a rien de négatif fondamentalement. C’eût été bien plus inquiétant si la BCE s’était enfermée dans un discours trop complaisant, niant la réalité des tensions inflationnistes. Ce constat est valable pour l’ensemble des banques centrales. Il faut garder à l’esprit que les politiques très accommodantes en place depuis plus de 10 ans – à part un hiatus en 2018 – avaient pour but de soutenir l’économie et de garantir le bon fonctionnement du système financier et des marchés, mais aussi de relancer l’inflation. Celle-ci étant nettement repartie en raison de la pandémie de Covid-19, qui plus est dans un contexte de croissance élevée, il est parfaitement logique que les banques centrales reviennent à leur rôle fondamental : assurer la stabilité des prix et agir pour éviter un emballement de l’inflation.

 

Ce sont les investisseurs qui, dorénavant, vont devoir adapter leur manière d’appréhender l’économie et les marchés. Voir le cours d’actions d’entreprises peu profitables s’envoler parce que l’excès de liquidités permet de spéculer sur des bénéfices élevés dans un futur plus ou moins lointain est probablement révolu, pour quelque temps du moins. Voir les marchés actions ne progresser que grâce à l’expansion des multiples de valorisation ne sera plus la norme. Voir des primes de risques obligataires s’écraser sans amélioration notable de la qualité de crédit, non plus. Cela ne signifie pas pour autant qu’il faille adopter un scénario noir sur les marchés actions ou délaisser totalement les valeurs de croissance. La semaine dernière l’a démontré : les bonnes performances d’Alphabet et d’Amazon, après d’excellentes publications de résultats, attestent que même dans cet environnement monétaire moins favorable, il n’y a aucune raison de voir les cours de Bourse ne pas suivre lorsque les entreprises tiennent la cadence. La fin de "l’argent facile" ne signifie pas la fin de la performance.


Rédaction achevée le 04.02.2022 

Enguerrand Artaz, Fund Manager 


Telex

Accalmie relative : attendue en ralentissement, l’inflation accélère finalement en zone euro en janvier. L’indice des prix à la consommation a augmenté de 0,3% sur le mois, alors qu’il était attendu en recul de -0,4%. Cela porte la variation annuelle à 5,1%, en légère accélération par rapport à décembre (+5,0%) et largement au-delà des attentes (+4,4%). Dans le détail, on constate que cette hausse provient en très grande partie, sans surprise, de l’énergie, dont le prix a augmenté de 6% sur le mois – soit une contribution de +0,6% à la variation mensuelle de l’inflation. L’indice hors énergie et alimentation a baissé, pour sa part, de -0,8% sur le mois, ce qui a pour effet de faire ralentir l’inflation sous-jacente (2,3% sur un an vs 2,6%).

Vague contenue :  si la vague du variant Omicron a incontestablement affecté l’économie américaine en janvier, l’activité des entreprises semble avoir correctement résisté si l’on se réfère aux enquêtes de l’ISM. SI l’enquête manufacturière recule, elle reste nettement supérieure à sa moyenne de long terme. Son équivalent pour le secteur des services a baissé moins que prévu, tout en étant révisé à la hausse pour le mois précédent. Dans le cas où son rythme se modère, la demande reste élevée, de même que la dynamique de l’emploi. En revanche, les améliorations sur les chaînes d’approvisionnement ont un rythme précisément plus ténu que sur les derniers mois.

La santé insolente de l’emploi américain : un rapport emploi extrêmement fort pour le premier mois de 2022 aux Etats-Unis ! Si le taux de chômage augmente légèrement, cela est dû à une forte hausse du taux de participation. Par ailleurs, les créations d’emplois surprennent très positivement, d’autant que le chiffre de décembre a été fortement révisé : sur deux mois, cela équivaut à 650 000 créations d’emplois supplémentaires. Enfin, le salaire horaire continue d’accélérer fortement, atteignant +5,7% sur un an. Au vu de ce rapport emploi, en particulier des chiffres de l’inflation salariale, l’hypothèse d’une hausse des taux de la Fed de 50bp dès le mois de mars paraît de plus en plus crédible.


Picking de la semaine

MICROSOFT, solide comme un roc


L’actu. 

Le géant de la tech américaine vient de publier des résultats trimestriels stellaires battant les attentes des analystes sur tous les segments d’activité du groupe.


Notre analyse. 

Dans l’univers des méga capitalisations boursières, MICROSOFT défie la loi des grands nombres en publiant au quatrième trimestre 2021 un chiffre d’affaires de 51,7 milliards de dollars, une progression de +20% sur un an. Si ces taux de croissance sont exceptionnels pour une entreprise de cette taille, l’accélération de son rythme de croissance d’une année sur l’autre (+16% sur un an au quatrième trimestre 2020) l’est encore plus. Le résultat opérationnel s’établit à 22,2 milliards de dollars, soit une marge de 38,8%. Tous les segments contribuent positivement à la croissance. La division « Productivity » progresse de 19% portée par la dynamique commerciale d’Office 365 à laquelle s’ajoute la contribution des ventes de Linkedin (+37%), Power Apps (+161%) et Microsoft Teams qui passe la barre des 270 millions de revenus. La division « More Personal Computing » progresse de 15% créant la surprise, celle-ci regroupe notamment les ventes de la Xbox. Enfin, la division « Intelligent Cloud », atteint 18,3 milliards de revenus au quatrième trimestre et affiche un taux de croissance vertigineux de +26% sur un an grâce aux ventes du service Azure. En ce qui concerne la génération de cash flow, le groupe engrange 8,6 milliards de free cash flow sur le seul trimestre, en hausse modeste de 3% en raison de de la poursuite des investissements dans la solution Clouddu groupe.


En conclusion. 

La dynamique positive de MICROSOFT devrait se poursuivre, selon nous, portée par plusieurs tendances de fond. La décentralisation de la gestion des données favorisée par l’avènement du cloud s’est accélérée avec la pandémie et devrait se poursuivre à marche forcée. Sur ses métiers traditionnels, la reprise économique et le retour au bureau des salariés devraient permettre au groupe de vendre encore davantage de licences Windows, qui demeure le fer de lance du groupe.

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